Quand on pense Comminges, on pense à ses beaux paysages, aux Pyrénées, à son patrimoine témoin de son Histoire tel les sites préhistoriques, les villas gallo-romaines, Les comtes du Comminges… Le Musée du Circuit du Comminges nous rappelle et nous raconte l’histoire de la grande époque des courses automobiles sur le circuit du Comminges de 1925 à 1954, les Grands Prix autos et motos!

©Musée du Circuit du Comminges

Michel Ribet, président du Musée du Circuit du Comminges raconte le 1er Grand Prix du Comminges à Saint-Gaudens il y a 100 ans…

Un homme, Eugène AZEMAR, Professeur de Philosophie au Collège de St-Gaudens, avec une équipe de bénévoles St-Gaudinois et Commingois, tous enthousiastes autour de son idée : « Promouvoir le tourisme en Comminges par les sports mécaniques »  renaissants au lendemain de la Grande Guerre 14/18… 
Comment ? En 1922, il créé le Syndicat d’initiatives de St-Gaudens. Les nombreuses Stations Thermales, les sites archéologiques seront traversés par les premiers Rallyes des Stations Thermales autos et motos, par des compétitions dans les cols Pyrénéens, un concours d’élégance automobile à Luchon pour terminer, le succès est énorme ! 1923, 1924 connaissent la même réussite. Une nouvelle idée germe pour 1925 !
Ici et là des grands circuits routiers sont créés, Le Mans, Monza, Nurburgring… ou bien en Ville : Monaco… Le Comminges aura le sien sur 27,664 km pour commencer. 

Dés le 31 Août 1925, le début de la première semaine automobile du Comminges marque par son programme très copieux, son niveau National recherché. Venus des 4 coins de la France les concurrents participent, au choix : A la Course de Côte du Col de Peyresourde, de Montréjeau (ligne droite), le Kilomètre lancé sur le Bazert, le Concours d’Elégance de Luchon, le pesage des voitures au centre Ville de St-Gaudens, puis les essais autos et motos du Samedi, pour terminer le Dimanche par le Grand Prix Motos le matin et le Grand Prix Autos l’après midi.

Le 1er Grand Prix du Comminges le 06 septembre 1925…

 A cette époque, utiliser une route même Nationale, est relativement aisé compte tenu du faible trafic rendant les déviations faciles. Les Conseils Municipaux des Communes traversées, tous unanimes  mobilisent les élus, les gardes champêtres et les bonnes volontés pour faire office de commissaire officiel et assurer le bon déroulement des courses. Tout comme au Circuit des 24h du Mans ( créé en 1923), un 1er tracé officiel est décidé. Il partira en bas de la côte de la Garenne sans les tribunes pour l’instant, puis l’Av de Montréjeau, l’épingle de la croix de la Mission puis direction Valentine par l’Av de Luchon. Suit une partie du Bazert et juste avant le passage à niveau de Martres de Rivière direction Pointis de Rivière, Huos, Gourdan-Polignan, le bas de Montréjeau pour l’entrée de la longue ligne droite de 14km vers St-Gaudens et son point de départ. 27,664 km à parcourir autant de fois que les diverses règlementations sportives les précisent, selon les autos ou les motos, les cylindrées… Le classement général sera fait par catégorie.

Le projet est énorme, la tension monte, on s’active, on se prépare, on décompte les jours…

L’ÉVÉNEMENT ! La presse vante les richesses touristiques du Comminges autour de ce grand rendez vous unique et jamais vu. Des tombolas sont organisées pour gagner une automobile Peugeot. Les slogans publicitaires sont forts, « on s’adresse aux excursionnistes, aux automobilistes, aux motocyclistes pour qu’ils viennent découvrir, visiter, admirer le Comminges et les coins pittoresques et délicieux des Pyrénées centrales » (citation de la Dépêche du Midi du 19 Août 1925). Le public venu par dizaines de milliers envahit tous les endroits offrant une bonne visibilité en bordure de ce long circuit. On campe ici et là depuis la veille, les feux de camps sont visibles de loin la nuit avec des remontées de sons d’accordéons, d’harmonicas, de chants, sur la Ville et aux alentours. Les Garages de St-Gaudens et proches de la Ville sont réquisitionnés par les concurrents pour peaufiner la préparation des machines. La Ville vit au rythme de son premier Grand Prix de nuit comme de jour. Les bars restent ouverts, des moteurs tournent avec une odeur d’huile de ricin proche des garages.

Les Grands Prix motos…

Les Grands Prix Motos avec ses 3 catégories : 175cc, 350cc, 500cc démarrent par les 175cc à la pointe du jour, la foule est là, il y a du monde partout ! Aucune sécurité n’est prévue pour les spectateurs qui s’installent en bord de piste tout comme pour les pilotes, les fossés, les poteaux en bois, les bornes kilométriques en marbre sans parler de l’état de la route avec graviers et cailloux ! Les courses se déroulent sans gros incidents malgré les traversées de piste du public, les chutes en moto et sorties de piste en auto.
En moto avec 19 partants :
En 175cc : le vainqueur est Megrot sur Monet et Goyon à 80 km/h de moyenne
En 350cc : Clermont sur Terrot à 115,900 km/h de moyenne
En 500cc : Vache sur BSA à 105,882 km/h de moyenne…. Le vainqueur du GP est Clermont 

Le Grand prix auto…

Le Grand Prix Auto : Le classement général par catégories…Avec 30 partants :
Cyclecars 750cc  1er Aubignac sur peugeot
Catégorie 1100cc 1
er Ivanowski sur BNC
Catégorie 1500cc 1
er De Bremond sur Mathis
Catégorie 2000cc 1
er Goury sur Bignan… le vainqueur est Goury après 4h30 de course à la moyenne de 86,200 km/h
La voiture victorieuse, la Bignan marque disparue aujourd’hui était entretenue par le Garage Matabiau, place Matabiau à Toulouse dirigée par Mrs Leyde et Fonquernie qui avait dépêché son équipe d’assistance sur place.

Le succès…

Le GP du Comminges… « Après le succès », la presse fait état d’une réussite globale, entrainant un grand mouvement de foule et donc de retombées économiques réparties sur tous les secteurs. Désormais le circuit, en concurrence avec celui de Monza en Italie va s’accorder avec lui pour ne pas être en concurrence de date et donc améliorer la participation qui doit être internationale, ce sera chose faite. Le public est ravi d’avoir découvert de telles animations étalées sur une semaine et dans divers lieux. L’équipe organisatrice autour d’Eugène Azemar savoure cette belle réussite et déjà pense à l’édition 1926…

Pour conclure, je reprendrais les propos de José Dhers, Historien Commingeois et St-Gaudinois, qui en félicitant les organisateurs bénévoles disait : «  Grâce à eux et par la réussite populaire des Grands Prix, le nom de notre belle région du Comminges sera connue et reconnue bien au-delà de nos frontières »
Il ne s’était pas trompé, le circuit du Comminges fut connu dans le monde entier. Aujourd’hui le Musée perpétue son histoire.

Les animations prévues pour cet événement

Cette année le Musée du Circuit du Comminges célèbre le centenaire du circuit du Comminges avec des animations à ne pas rater :

  • Jusqu’au 25 septembre 2025, présentation du prototype de la BUGATTI 35  présenté par ETTORE BUGATTI au grand prix de LYON en 1924.
    BUGATTI, marque française, a gagné 6 fois le Grand Prix du COMMINGES entre 1925 et 1936.
  • Samedi 13 septembre 2025 : 7ème journée motos « D’hier et d’aujourd’hui »
    Exposition extérieure gratuite au public de 10h à 18h.
  • Samedi 18 septembre 2025 : Étape du Rallye de régularité « Les Pics » (traversée des Pyrénées d’est en ouest).
    Réservé aux voitures de collection à caractère sportif.

Musée du Circuit du Comminges
Ouvert les jeudis et samedis de 10h à 12h et de 14h à 18h.
05 61 79 34 25
www.museeducircuitducomminges.fr/